Vent du Nord !

Les leurres sorabes, une mauvaise reconnaissance aérienne préalable et des conditions climatiques mauvaises causèrent l'échec. Les bombardiers livadiens larguèrent des tonnes de bombes en mer massacrant des centaines de poissons. On les retrouverait demain sur les rives sorabes.

Quels furent les dégâts ? Difficile à quantifier, mais négligeables assurément. Quelques morts et blessés, des vitres soufflées...

Les drones donnèrent enfin quelques résultats, difficilement quantifiables. Une chose est sûre, l'un s'écrasa sur une distillerie de rhum qui explosa. Coup dur pour l'économie locale et surtout, surtout pour le moral des Sorabes !

Les Sorabes se dirigèrent vers leurs abris quand le bourdonnement caractéristique des Zornvogel se firent entendre dans le ciel impavide. Ces piqûres de moustique devait à la longue et pour un faible coût engendrer assez de dégâts pour que Livadia puisse revendiquer la victoire lors de ce conflit. Désormais, on ne visait plus Port-Princier mais Lusance, elle-même. Il fallait désolidariser la populace de son maître fou à lier et espérer une révolution de palais.

Sur la quinzaine de drones lancés, cinq touchèrent la capitale. Le premier endommagea la facade d'un rade miteux, tuant un client et en blessant plusieurs. Deux autres détruisirent un pylone haute tension, privant tout un quartier de courant pendant plusieurs heures et les deux derniers tombèrent en pleine rue, blessant et tuant plusieurs civils et creusant une tranchée sur cet axe bien fréquentée...

Les dégâts occasionnés furent minimes, comme bien souvent. Un hangar brûla, un chalutier armé coula , quelques morts, rien de très impressionnant en somme. 

L'état-major reconnut que le bilan était bien mitigé. Sur quatre raids au moyen d'avions, deux seulement avait obtenu des résultats probants. 

C'était assez. On avait objectivement gagné la guerre. On avait pris les territoires désirées, la contre offensive sorabe avait échoué et on avait bombardé l'île à plusieurs reprises. On ne gagnait rien à bombarder davantage Port-Princier avec cette poignée de bombardiers. Il aurait fallu employer cinq fois plus de moyens pour écraser l'île sous les bombes.

Aussi, on décida d'arrêter là. Les bombardiers et chasseurs furent renvoyés vers la métropole. On continuerait de bombarder sporadiquement l'île mais uniquement au moyen des drones pour profiter jusqu'au 18 du bail zollernois. En somme, le gros des opérations offensives s'arrêtaient.

L'écoute des communications en clair des services de la sécurité civile sorabe renseigna les Livadiens sur la réussite complète du raid. Au moins cinquante sorabes étaient morts, et au moins le double gravement blessés. Autant de coquins en moins qui cesseraient d'infecter la surface du micromonde !

Une quinzaine de drones furent abattus par la défense aérienne et cinq autres s'égarèrent dans la campagne sorabe n'y occasionnant que des dégâts anecdotiques.

Une vingtaine de drones tomba sur la capitale, dont certains à proximité des lieux de pouvoir dans la ville haute. La Grande-Place Frédéric Ier fut touché. Si le drone n'y creusa qu'un cratère, frapper ce lieu symbolique valait bien 20 000 thalers.

Un poste de police et plusieurs immeubles furent partiellement détruits, mais les dégâts les plus importants furent occasionnés au centre universitaire sorabe, touchés par deux drones. Ce coup chanceux tua net une trentaine d'étudiants.