L'homme a conquis la terre ardente des lions
Et celle des venins et celle des reptiles,
Et troublé l'Océan où cinglent les nautiles
Du sillage doré des anciens galions.
Mais plus loin que la neige et que les tourbillons
Du Ström et que l'horreur des Spitzbergs infertiles,
Le Pôle bat d'un flot tiède et libre des îles
Où nul marin n'a pu hisser ses pavillons.
Partons ! Je briserai l'infranchissable glace,
Car dans mon corps hardi je porte une âme lasse
Du facile renom des conquérants de l'or.
J'irai. Je veux monter au dernier promontoire,
Et qu'une mer, pour tous silencieuse encor,
Caresse mon orgueil d'un murmure de gloire.
(EL : L'auteur réel est José-Maria de Heredia)
Le brise-glace Hapsal, accompagné de deux autres navires de soutien, avançait vers le nouveau continent. On avait rendez-vous avec les navires du Gwangua, l'autre grande puissance régionale pour explorer le continent Micraustrale, ainsi qu'il l'avait baptisé. Il se murmurait aussi que l'OMO entendait rejoindre l'expédition. C'est donc une ruée vers des terres nouvelles comme jadis. C'est que la fonte des glaces avait rendu possible l'exploration plus approfondie d'une terre que des barrières de glace avaient jadis quasiment coupées du micromonde.
En 1920, le capitaine livadien Falkenmaëd avait été le premier à atteindre le continent. Alors qu'il cherchait le pôle sud géographique du globe, son équipage et lui avaient été bloqués par les glaces de longues semaines, avant de trouver quasi-miraculeusement une voie. Au retour, il avait publié un témoignage de la nouvelle terre, mais les Livadiens d'antan avaient d'autres chats à fouetter. Ils luttaient pour le contrôle de l'île. Falkenmaëd avait été reçu par les hautes autorités, il avait reçu une médaille, mais on était pas allé plus loin.
Désormais avec les moyens technologiques modernes, on briserait l'infranchissable glace et on repousserait les limites du monde connu.