Le journal de la Coupe du Micromonde de Football

Les Zollernois exultaient ! Longtemps, ils s'étaient imaginés être un grand pays de football et les échecs au Liberistant et au Skotinos avaient été douloureux.
Patiemment, le monde du football zollernois s'étaient mis au travail. On s'était appuyé sur les qualités traditionnelles du pays : rigueur, discipline, sens du travail, supériorité du groupe sur l'individu...
Et les valeurs intrinsèques des joueurs s'étaient révélées. À Prya, on était sorti des phases de groupes, on venait de faire la même chose en Livadia. Une telle constance était remarquable alors que la compétition avait consacré les petites équipes !

Jusqu'où iraient les Lions ?

Jonas Starov, le sélectionneur, avait présenté sa démission et la Fédération l'avait acceptée. Déjà, tous les Livadiens débattaient sans fin sur la cause de cette non-qualification. Les journalistes sportifs mettaient en avant plusieurs raisons : qualité intrinsèquement moyenne de l'effectif et surtout mauvaise gestion du stress et de la pression inhérente à cette compétition jouée à la maison.

Les Livadiens étaient extrêmement déçus mais ils confessaient avoir vécu malgré tout une belle aventure. Indubitablement, la fièvre de la coupe du monde allait un peu retomber.

Le tabloïd Cha! avait mis en ligne un sondage pour demander aux Livadiens quel équipe ils comptaient désormais soutenir. Sans surprise, ils affichaient leurs préférences pour des nations jugées sœurs ou même zorthodoxes. 30% affichèrent donc leur préférence pour Véran, séduits par le profil de la "petite" équipe. De manière guère surprenante, seuls 5% d'entre eux citaient le Bienheureux-Siège, qu'on accusait peu ou prou d'avoir pris la place qui auraient dû revenir à Livadia. 20% d'entre eux supportaient le Zollernberg tandis que 10% supporteraient respectivement le frère kolozistanais et les voisins gwanguamas. Enfin, un quart des Livadiens expliquaient qu'ils ne pouvaient supporter une autre équipe que la livadienne…

La joie des Zollernois après le troisième but de Flum.

Finnbogadóttir, auteur d'une prestation extraordinaire a éliminé les Belgoges à lui seul !

Loki Gundarsson, le joueur estimé à 80 millions de thalers fera t-il à nouveau la différence en finale contre le Zollernberg ?

Finale : Match 40 : Zollernberg - Aldara
Grand Stade de Livadia, Livadia – 55 000 Spectateurs

Après avoir longtemps tenu tête à leur voisin, le Zollernberg  a été vaincu en toute fin de match aux tirs aux buts. Le capitaine Hellenberg témoigne : « La marche était encore un peu haute, néanmoins, je crois que l'on peut être fier d'être arrivé en finale, nous avons bien redoré le blason de l'équipe. Notre parcours a été extraordinaire. Désormais, le Micromonde sait que nous sommes une grande nation de football.» De son côté, le capitaine Loki Gundarsson commentait joyeusement l'issue heureuse de la finale : « Nous sommes très heureux de cette victoire, très heureux de remporter notre premier trophée. Ce fut difficile du premier match au dernier mais nous rentrons dans l'Histoire ! C'est le plus beau jour de notre vie ! »

Quel joueur ! Quel joueur que ce Gundarrson ! Certes, il n'a  pas marqué ce soir, mais sa présence pesante a usé la ligne zollernoise. Ces derniers, mangés au milieu et dans les duels, pauvres techniquement étaient tout heureux de retourner au vestaire à la mi-temps avec un score nul et vierge. Les Aladaréens ont dicté leur jeu. On joue la &àème minute de jeu quand Gundarrson dévie de la tête un coup-franc vers la lucarne zoller,oise. Il faut toute la vivacité d'Opper pour sortir le ballon. Un quart d'heure plus tard, le même homme arme un véritable missile à l'entrée de la surface qu'Opper détourne encore une fois miraculeusement. Enfin, les Grand-Ducaux se montrent. Juste avant la mi-temps, Krooz reprend de la tête un centre tendu d'Hellenberg et propulse le ballon sur le poteau droit de Finnbogadóttir qui était battu.

Au retour des vestiaires, le match s'équilibre. Ce sont même les Zollernois qui se montrent les plus entreprenants. Flum chauffe les gants du gardien adverse sur une lourde frappe lointaine tandis que Krooz sur corner est à deux doigts d'ouvrir le score, mais il ouvre trop son pied et la ballon file au dessus des cages. Gundarrson, surveillé comme le lait sur le feu, s'échappe une fois et marque, mais le but est refusé pour un hors-jeu peu évident.

On en vient donc à l'épreuve des tirs aux buts. Un exercice technique où le plus solide mentalement l'emporte. Les Zollernois manquent tout, ou plutôt Finnbogadóttir stoppe tout. De son côté, Opper fait des miracles, mais Gundarrson, au dernier tir au but donne la victoire aux siens.

Les Zollernois s'effondrent sur le terrain tandis que les Aldaréens se tombent dans les bras. Ils viennent de signer un exploit extraordinaire, et cette équipe rentre dans les annales du football pour l'éternité.

S'ensuit le protocole. Les Zollernois sont applaudis par tout le stade, et le capitaine Hellenberg reçoit une bise de la ministre Khotkhovo ce qui a pour effet de sécher immédiatement ses larmes. Enfin viennent les Aldaréens, ils brandissent leur médaille et se congratulent. Gundarrson, porté en triomphe, embrasse l'écusson de son maillot où figurera bientôt une étoile et brandit la coupe vers le beau ciel étoilé livadien. Champions pour l'éternité !