Ancien milicien ayant combattu dans diverses milices au cours des multiples conflits banganais, Jean Isidore Ysségouré, tentait de nourir ses deux épouses et ses huit enfants en alternant les petits jobs mal payés avec des périodes d'oisiveté plus ou moins contrainte. Il avait travaillé recemment comme gardien de troupeau, agent de sécurité sur un site minier et videur dans une boite de nuit mal famée mais se retrouvait depuis peu à nouveau sans revenu. Sa cousine Marjorie Golébokou, qui tenait un salon de coiffure à Sétissi lui envoyait régulièrement les offres d'emplois qu'elle trouvait dans des journaux et elle venait de lui faire parvenir une annonce trouvée dans un journal véranais pour un poste de Seigneur Protecteur. Comme il avait déjà une bonne expérience dans le gardiennage et la sécurité il se dit que ça devait être une sorte de poste de chef d'équipe dans le domaine de la protection et décida de postuler pour ce job.
Il pris un stylo et une feuille de papier et s'appliqua à écrire sa postulation en tentant de remplir les cases pour les 5 prérepuis...
1) l'ancienneté de la famille du candidat
La famille Ysségouré est très ancienne. Les anciens du viillage se souviennent qu'il y avait déjà des Ysségouré qui habitaient près du puits lorsqu'ils étaient enfants.
2) Son illustration (les mérites qu'elle a acquis par le passé)
Mon oncle Félicien a remporté le tournoi régional de balopié en 1979 avec l'équipe des Koukoulélé.
Ma cousine Salomé a été première dauphine au concours de Miss Bombasha en 2017
Tante Hyacinthe a gagné trois concours de karaoké
Mon frère René Gustave détient depuis trois ans le meilleur score au flipper du bar "Chez Amadou"
3) Ses alliances (la qualité de ses alliances matrimoniales)
Ma deuxième épouse Claudine est la nièce du puissant sorcier Koutougongo.
Le frère cadet de ma première épouse est garde du corps d'un ministre.
Mon grand père avait épousé l'une des filles du chef du village voisin.
4) Sa nationalité
Banganais et fier de l'être
5) Sa zorthodoxie.
Oui, et bien grande
Jean Isidore avait longtemps seché sur la dernière question car il n'était plus très sûr de ce qu'était la zorthodoxie. Il avait tenté de chercher la définition dans son vieux dico mais toutes les pages après le S avaient été bouffées par les thermites. Il avait d'abord penché pour un terme en lien avec les soins dentaires car il se souvenait que tante Hyacinthe lui disait autrefois que s'il ne machait pas bien sa nourriture il devrait allait se faire soigner chez le zhortodentiste. Mais il s'était dit que dans le secteur de la securité on apprenait plus a péter les dents qu'à les réparer donc ça ne devait pas être ça. Il s'était dit aussi que c'était peut être en lien avec l'écriture... la zorthodoxie pourrait être une sorte de compétence pour pas faire de fautes zorthographes. Puis finalement dans le doute il en était venu à la conclusion qu'il devait s'agir d'une forme litterraire ou scientifique pour faire allusion a ses attributs virils. Une façon de sous entendre qu'il fallait être assez couillu pour ce job.