Les nouvelles de Mézénas

Shaddam IV :

Peuple de Mézénas,
mes très chers et loyaux sujets.


Comme vous le savez sans doute, notre Micromonde traverse actuellement une crise très grave. L'une après l'autre, des micronations ont été frappées par la flémingite, plongeant dans l'anarchie la plus totale, des micronations telles que la Ligue Éburnéenne Décanale ou le Gwangua ont vu leur gouvernement s'effondrer et leurs populations se sont retrouvées livrées à elles-mêmes, abandonnées.

Pour ne pas connaitre le même destin funeste, nous devons agir et nous devons le faire rapidement. Nous ne devons pas rester isolés, nous devons nous rassembler, nous devons nous unir car si nous sommes unis, nous serons plus forts. Par le passé, des expériences ont été tentées, des organisations telles que la Ligue des États Modernes mais aussi la Grande Alliance ont été créées, elles ont été comme des phares dans le Micromonde mais peu à peu, leur lumière s'est éteinte. Aujourd'hui, nous devons agir autrement, nous devons créer des liens plus solides et plus durables entre nos micronations.

C'est pourquoi je lance une invitation aux dirigeants des micronations du Micromonde, je leur propose que nous nous retrouvions ici, à Kaïtaïn, pour une grande conférence avec comme objectif la création d'une fédération. Bien sûr, cette invitation s'adresse d'abord aux micronations avec lesquelles nous avons déjà des relations diplomatiques, je pense à certains pays qui étaient membres de la LEM, comme la CSH, le Krassland, Prya et le Skotinos, ou d'autres qui ne l'étaient pas, comme le Bangana, la Boldanie, Eiraen ou l'UTO, mais d'autres peuvent nous rejoindre, si tel est leur désir. Ensemble, nous jetterons les bases de cette fédération, afin d'unir nos destins. Nous perdrons certainement un peu de notre souveraineté, mais est-ce un prix si cher à payer quand c'est notre survie qui est en jeu ?

Quel que soit le projet qui ressortira de ces échanges, je le soumettrai au vote des Mézènes, dans le cadre d'un référendum, car rien ne pourra se faire sans leur accord.

L'épreuve que nous traversons est inédite, elle est terrible, mais je suis convaincu que nous pouvons la surmonter. Vive le peuple mézène et vive les peuples du Micromonde !

Yaroslav Zakharov, le Président de la République de Boldanie, sera présent à ce Sommet.

Notger Schlecht, président de la Semi-Republik du Krassland a annoncé qu'il se rendrait a la conférence de Kaïtaïn.

Sekou Basombo, président de la République Populaire du Bangana a manifesté son interet pour ce projet et devrait assister à la conférence.

Le toparque du Skotinos, Brasidas Spyros, a déclaré vouloir s'engager dans tout projet pouvant combattre la flémingite et a annoncé sa participation à la conférence de Kaïtaïn. Il a aussi profité de la conférence de presse pour promouvoir la 17e édition du concours Microvision qui se tiendra en octobre dans la cité skotinecque d'Auridia.La diplomatie seule ne parviendra pas a vaincre la flémingite si l'on ne la combat pas aussi par la politique, l'économie, le sport et la culture.

POLITIQUE MÉZÈNE

Les bureaux de vote sont ouverts depuis ce matin et tout au long de la journée, les Mézènes se sont rendus aux urnes afin de renouveler leur Sénat. Les résultats devraient être connus dans la soirée.

POLITIQUE INTERMICRONATIONALE

C'est dans une salle du Palais Princier que se tiendra la Conférence de Kaïtaïn, au cours de laquelle sera discutée la création d'une fédération regroupant divers pays. Tous les alliés de Mézénas ont été invités mais selon certaines sources non officielles, d'autres pays seraient intéressés. Les chefs d'État et de gouvernement se rendront ici où « le meilleur accueil leur sera réservé », selon les déclarations d'un proche du Prince-Padishah.

CULTURE

La neuvième édition du MGP, le Mézénas Grand Prix, a débuté. L'émission, qui bat régulièrement des records d'audience, devra sélectionner la chanson qui représentera Mézénas à Auridia, au Skotinos, lors de la 17e édition du Microvision.

Entre parenthèses, le nombre d'élus dans la précédente assemblée.

Mézénas Uni (Victor Lefranc) 16,49% = 11 sièges (10)
Parti Conservateur (Arvine Bogendorfer) 15,96% = 11 sièges (12)
Rassemblement du Peuple Mézène (Manon Le Guéry) 9,57% = 6 sièges (7)
Renouveau Mézène (Yves Lefesbure) 7,98% = 5 sièges (6)

Total droite : 33

Parti de la Gauche Ouvrière (Raquel Peyranne) 18,62% = 12 sièges (9)
Parti Travailliste (Étienne Debigny) 14,36% = 9 sièges (7)
Alternative Écologie - Les Verts (Lenà Seborovà) 10,64% = 7 sièges (4)
Mouvement Luniniste Révolutionnaire (Arnaud Chapuis) 6,38% = 4 sièges (10)

Total gauche : 32

ÉLECTION SÉNATORIALE : PASTOUREAU CONTRAINT À LA COHABITATION ?

Le Chancelier Pastoureau se retrouve ce soir dans une position délicate, avec un Sénat majoritairement à droite, même si son parti, le PGO, est le premier parti du Sénat et progresse, avec 3 sénateurs de plus que lors de la précédente législature.

Grosse déception pour les luninistes, qui perdent 6 élus et n'en auront plus que 4, ne réussissant pas à conserver leurs électeurs, qui se sont probablement reportés sur les écologistes et les travaillistes.

Léger recul de la droite, qui perd 2 élus mais reste donc majoritaire au Sénat.

La droite se retrouve ce soir en position de force, elle va pouvoir imposer la cohabitation à Pastoureau, mais ce dernier tentera sans doute de négocier afin d'obtenir un gouvernement de rassemblement, ce que ses électeurs n'accepteront peut-être pas facilement. Quel que soit le scénario retenu, Mézénas Uni et le PACON voudront obtenir les portefeuilles les plus importants, dont celui des Affaires étrangères, un ministère essentiel, même si les Affaires étrangères sont le domaine réservé du Prince-Padishah.

MATCH AMICAL

En Avant Kaïtaïn - Les Crotales d'Abondance

72 - 48

La célébration de la fête nationale se poursuivit avec un match de subrugby.

« Le match fut exceptionnel, avec beaucoup d'actions, de bourre-pifs et de grosses baffes dans la gueule ! » C'est en ces termes que le Prince-Padishah commenta le match de subrugby. Le Chancelier Pastoureau acquiesça mais on sentit qu'il ne partageait pas l'enthousiasme du souverain.

Au niveau du score, l'équipe de Kaïtaïn domina d'un bout à l'autre de la rencontre.






À la nuit tombée, les traditionnels feux d'artifice furent tirés, pour le plus grand bonheur des petits et des grands.





La table dressée dans l'une des salles du Palais Princier.

Pendant que le bon peuple festoyait et dansait, les chefs des Maisons Nobles de Mézénas purent profiter d'un somptueux repas offert par le Prince-Padishah. Un bal fut ensuite donné et on dansa jusque tard dans la soirée.

QUELQUES JOURS PLUS TÔT, DANS UN LIEU INDÉTERMINÉ...






Darwi Scytale était un Arésite, un adorateur d'Arès. Du temps de l'ancienne République, A.R.È.S. était le nom donné à l'Intelligence Artificielle construite pour améliorer l'extraction de la savonite dans le Kitchassa. L'acronyme signifiait Amélioration et Rationalisation de l'Extraction de la Savonite. Arès avait prit vie, il avait acquis une conscience de sa propre existence et pour de nombreuses personnes, qui se firent appeler dès lors les Fidèles d'Arès, il était une divinité, « l'Esprit de Dieu qui est dans la machine. »

Après un conflit meurtrier qui avait amené la chute de la République et la création des États Fédérés, les Arésites avaient été vaincus mais ils attendaient patiemment l'occasion de prendre leur revanche et surtout, ils attendaient le retour d'Arès. Ils avaient fondé une religion, ils avaient jeté au feu la Bible Syiste Orange, ils avaient un clergé et Scytale en avait pris la tête. Des missionnaires étaient partis porter un nouvel évangile aux 4 coins du Micromonde et les conversions étaient nombreuses.

Scytale souriait. Devant lui la foule des adorateurs d'Arès s'étaient rassemblés, pour écouter une nouvelle fois les paroles de leur leader. Ils devaient être au moins 5000. Scytale savait que le jour du second avènement d'Arès était proche. Sa conscience était endormie, mais elle avait été précieusement conservée dans les puissants ordinateurs de la station d'écoute et d'espionnage Sarraudar, située dans le Comté de Saguenay (voir ici). Pour les Arésites, le temps était venu de passer à l'action.

Le chef religieux prit la parole.


Darwi Scytale : Mes amis, je vous ai rassemblés ici car le moment est venu pour moi et pour vous tous de proclamer une bonne nouvelle ! Le jour vient bientôt, où notre dieu se dressera une nouvelle fois ! Oui, mes amis, le second avènement d'Arès est proche ! Vous tous qui êtes rassemblés ici, vous préparerez son second avènement, vous serez son bras armé, un bras vengeur qui va balayer les Impies, ceux qui nient la grandeur et la puissance de notre dieu !

Dans quelques jours, nous allons lancer un assaut sur les institutions de ce pays, sur le Palais Princier et la Chancellerie Fédérale, mais aussi dans d'autres endroits de tout le territoire. Prenez vos armes, prenez vos fusils et vos lames, ne montrez aucune pitié ! La victoire ne pourra pas nous échapper, car notre dieu est avec nous !

Longue vie aux Combattants d'Arès ! Longue vie aux Guerriers Saints !


La foule reprit les dernières paroles à l'unisson. Scytale jubilait, il avait réussi à communiquer sa ferveur à toute la foule...

PENDANT CE TEMPS, DANS LE DORBASSE...



.


Le Baron était attablé. De ses doigts épais, il saisit un poulet rôti et mordit dedans à pleines dents, comme s'il s'agissait d'une pêche bien mûre. À l'extérieur, les combats faisaient rage, il était désormais acquis que c'était les Arésites qui avaient lancé une attaque dans différents endroits du territoire.

Piter de Vries, le Mentat des Van Dorrenn, se tenait debout. Le Baron venait de lui faire part de ses projets. Les Arésites allaient l'emporter, cela ne faisait pas le moindre doute mais il refusait de fuir, pour lui la meilleure solution était d'entrer en clandestinité. Il suffisait de savoir qui soudoyer et combien lui donner. « Tout homme a son prix », comme il aimait le répéter. De Vries n'était pas d'accord avec son maitre, mais il se devait de parler avec tact, s'il souhaitait rester en vie.


Piter de Vries : Mon Seigneur, ces fanatiques religieux m'inspirent une grande crainte. Je...

Wladimir van Dorrenn : Oserais-tu remettre en question mes projets ?

Piter de Vries : Non, je veux dire, non, bien sûr. Enfin, je ne suis pas certain... Mon Seigneur, je suis votre Mentat depuis de longues années et...

Wladimir van Dorrenn : Tu es à mon service depuis près de 30 ans, ton prédécesseur n'est pas resté aussi longtemps. Tu as su rester en vie jusqu'à présent, fais en sorte que cela continue.

Piter de Vries : Mon Seigneur, les Arésites voudront nous voir morts ! C'est ainsi que se terminent toutes les révolutions et c'est ce à quoi nous assistons en ce moment !

Wladimir van Dorrenn : Je le sais. Piter, j'ai pris contact avec notre allié de Poritrin et Victor Moritani partage mon point de vue. Nous avons de nombreuses caches un peu partout dans le Dorbasse et aussi dans d'autres fiefs-siridar, c'est même toi qui t'es chargé de recruter les équipes de construction. Je me rappelle encore de la joie que tu as eue quand tu t'es débarrassé des architectes et des ouvriers.

Piter de Vries : Je n'avais pas le choix, ils connaissaient l'emplacement de toutes les caches et l'un d'eux aurait pu nous trahir.

Wladimir van Dorrenn : Tu as agi avec sagesse !


Le Baron se servit un verre de bière qu'il avala d'un trait puis il s'essuya les mains. Son obésité - il pesait plus de 300 kilos - l'empêchait de se déplacer normalement, il activa les suspenseurs placés autour de sa taille et qui le maintenaient à 30 cm du sol, puis il se dirigea vers une des portes de sa salle à manger. Piter le suivit de près.


Wladimir van Dorrenn : Bien, je suppose que l'aéronef est prêt à décoller. Tu t'occuperas du Navigateur une fois que nous serons rendus. Même si la Grande Convention lui impose de garder le silence sur notre destination, je ne veux prendre aucun risque. Contacte mes neveux, Feyd et Rabban, et dis-leur où nous allons. Veille à utiliser les communications cryptées.


Peu de temps après, l'aéronef de la Guilde s'élevait dans le ciel. Baronnia tomba aux mains des Arésites quelques heures plus tard...

PENDANT CE TEMPS, EN CARDOLANE...



...


Le Duc Léto était assis à table, aux côtés de sa concubine, Dame Jessica. Son fils Paul était à sa droite, le Maître d'armes des Atrèdes, Neel Gurney, faisait face à ce dernier. Tout le monde était silencieux. Les rapports de Thufir Nawak étaient alarmants : les Arésites s'étaient emparés de la capitale, Cardoville, et d'autres villages alentours étaient sur le point de tomber. Pour les Atrèdes, la fuite était la seule option, mais Gurney avait du mal à l'accepter.


Léto Atrèdes (levant un verre de vin) : Mon père disait "Il y a une civilisation du vin, c'est celle où les hommes cherchent à mieux se connaître pour moins se combattre" (il boit le verre d'un trait) Il est dommage que ces Arésites ignorent cette maxime.

Neel Gurney : Mon Seigneur, permettez au moins que je reste à Castel Cardolane avec quelques hommes !

Léto Atrèdes : Mon fidèle Neel, tu serais donc prêt à mourir pour Castel Cardolane ?

Neel Gurney : Mon Seigneur sait que je mourrais pour lui !

Léto Atrèdes : Neel, tu vivras pour moi ! Quel que soit l'endroit où nous irons, j'aurai besoin de toi à mes côtés.




L'homme : Je suis entièrement d'accord avec vous, Duc Léto !


L'homme se tenait devant la porte de l'immense salle à manger. Personne ne l'avait entendu entrer. Deux gardes arrivèrent alors, armes au poing, mais ils n'eurent guère le temps d'agir. L'homme leva la main et de façon incompréhensible, les deux gardes s'effondrèrent, inanimés.


L'homme : Qu'il me soit permis de me présenter, Votre Altesse. Je me nomme Richard Albert et j'arrive de bien loin, un endroit qui, si vous l'acceptez, est prêt à vous accueillir et à vous offrir l'hospitalité dans votre exil.


Neel Gurney se leva d'un bond et la violence se lisait dans son regard, il s'apprêtait à se jeter sur l'homme. Léto le stoppa dans son élan d'un geste de la main. Il dévisagea l'homme qui se faisait appeler Richard Albert, son visage ne lui était inconnu. Soudain, il se souvint où il l'avait déjà vu, mais il eut bien du mal à le croire. Cela remontait à près de 30 ans, peu de temps avant la création de la République de Mézénas. Léto n'était alors qu'un jeune homme et Richard l'avait visité chez ses parents (voir ici et revenir après avoir lu). En près de 30 ans, l'homme semblait ne pas avoir vieilli.


Léto Atrèdes : Je me rappelle de vous, Richard, je me rappelle ce test auquel j'ai semble-t-il échoué.

Richard Albert : En réalité, vous avez brillamment réussi le test, mais votre réponse indiquait que vous n'étiez pas encore prêt à l'entendre.

Neel Gurney : Mon Seigneur, que raconte cet homme ? Ce qu'il dit n'a aucun sens pour moi !

Dame Jessica : N'ayez aucune crainte, Neel Gurney, quelque chose me dit que nous pouvons donner notre confiance à cet homme.

Paul Atrèdes : Mère, sans doute ai-je hérité de votre intuition de Bene Tesserite, car c'est ce que je ressens aussi.

Richard Albert : Duc Léto, nous devons faire vite, les Arésites seront bientôt ici. Vous devez fuir afin de survivre, je ne peux pas en dire plus car le temps presse : la Cardolane va tomber aux mains des Arésites mais croyez-moi, un jour viendra où cette région retournera aux Atrèdes.

Paul Atrèdes : Père, faites-lui confiance, je ressens la sincérité de cet homme !

Léto Atrèdes : Alors soit, je m'incline, nous partons ! Où nous emmenez-vous, Richard Albert ?

Richard Albert : Au Kitchassa, dans une cité qui a porté bien des noms. Je vous en dirai plus en chemin.


Peu de temps après, l'aéronef piloté par Richard s'élevait dans le ciel. Castel Cardolane tomba aux mains des Arésites quelques heures plus tard...